" La notion de "Résistance civile" tend d'abord à désigner la quotidienneté d'un état d'esprit de résistance, au sein d'une société occupée ou dominée par une puissance étrangère. En général, c'est ce qu'on appelle la "résistance des anonymes", par définition non spectaculaire, faite de milliers de petits actes oppositionnels. [...] Un éventail croissant de comportements définit le contour de cette société rebelle : écoute de la BBC, lecture de presse clandestine, travail au ralenti, non-éxécution des ordres de l'occupant ou de ses collaborateurs, refus du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), protection des personnes recherchées, participation ponctuelle ou permanente à un mouvement organisé de résistance."
Extrait du Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de F. Marcot, collections Bouquins, édition Robert Laffont, 2006
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Le Général Delestraint,
1938. Coll. privée.
Dans le département de l’Ain envahi sans combat le 19 juin 1940, seul le pays de Gex est en zone interdite au nord de la ligne de démarcation. Le refus de la défaite et l’opposition au régime de Vichy se manifestent au départ par des réseaux d’individualités en relation avec lesqui comme lui refusent la défai mouvements de Résistance.
Depuis juillet 1940, le général Charles Delestraint , mis à la retraite après l'armistice, s'est retiré à Bourg-en-Bresse. Là, il noue des liens avec Rémond Charvet et d'autres patriotes qui, comme lui, refusent la défaite. Il se lie d’amitié avec des familles burgiennes : les Guillin, les Fornier et les Pioda qui partagent ses opinions.
En août 1942, Jean Moulin suggère au général De Gaulle de solliciter Delestraint pour organiser la future Armée Secrète en zone sud. Delestraint accepte. Il prend le pseudonyme de « Vidal » et travaille en coordination avec Jean Moulin pour élargir la structure à la zone Nord. Confirmé dans ses nouvelles fonctions de chef national de l'A.S. le 11 novembre 1942, Delestraint prend le colonel Joseph Gastaldo comme chef du 2e bureau de son état-major établi à Lyon. Le général Delestraint est arrêté à Paris le 9 juin 1943, emprisonné puis déporté comme "NN" au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace. Transféré à Dachau, il est abattu 10 jours avant la libération du camp. Joseph Gastaldo, déporté lui aussi, reviendra de Gross-Rosen en 1945.
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Plaque à la mémoire du Général Delestraint,
boulevard Voltaire à Bourg-en-Bresse.
Les mouvements de la Résistance Intérieure dans l'Ain
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Portrait de Léon Morandat,
dit Yvon. Coll. privée.
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Portrait de Paul Pioda.
Coll. musées départementaux de l'Ain.
♦ Le mouvement LIBERATION se développe autour de Léon Morandat ("Yvon"), l'un des premiers volontaires de la France Libre, qui intègre le Comité directeur de ce mouvement. Issu des mouvements syndicaux chrétiens et natif de Buellas, il reprend contact avec ses frères Henri et Roger dans la région. Il rencontre Paul Pioda qu'il charge de diriger Libération dans l'Ain. Ce dernier rassemble autour de lui un groupe de jeunes gens décidés, parmi lesquels des lycéens de Lalande. Dès 1940, il faisait enlever les armes de la Caserne Brouet à Bourg et les fait cacher à la ferme Dondonnat. Arrêté à Bourg-en-Bresse le 16 juin 1943, Pioda meurt en déportation au camp de Flossenburg. Sa sœur Louise Pioda reste sous les ordres d’Yvon Morandat pour organiser les liaisons entre le mouvement Libération à Lyon, les groupes de l’Ain et les maquis, puis avec les résistants emprisonnés.
Plaque à la mémoire de Paul Pioda,
rue Victor Basch à Bourg-en-Bresse.
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Plaque de l'imprimerie Michallat,
rue Littré à Bourg-en-Bresse.
A Bourg-en-Bresse, l’imprimeur Michallat aidé du père Bourru et de M. Page imprime depuis 1941 le journal clandestin 'Libération" et imprimera aussi le "Bir Hakeim" créé par André Jacquelin.
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Portrait de Bob Fornier.
Coll. musées départementaux de l'Ain.
♦ Le mouvement COMBAT est dirigé par Rémond Charvet, dentiste à Bourg-en-Bresse. En contact avec le général Delestraint, il est nommé responsable départemental du mouvement. Il organise efficacement le noyautage des administations publiques, grâce à ses nombreux contacts. Il héberge Jean Moulin en juin 1943 et son cabinet de dentiste devient un lieu de rencontre pour les résistants burgiens. Quant à Bob Fornier, premier chef départemental de l'Armée Secrète à partir de fin 1942, il organise, recrute et gère la propagande. En mars 1943, il est élu vice-président des M.U.R de l'Ain. Arrêté sur dénonciation fin 1943 puis relâché, il reste un peu à l'écart avant de rejoindre les combats de la Libération.
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Plaque en mémoire de la famille Fornier,
avenue Alsace Lorraine à Bourg-en-Bresse.
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Plaque sur l'immeuble du dentiste Rémond Charvet, rue A. Baudin à Bourg-en-Bresse.
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♦ Le mouvement FRANC-TIREUR s'organise autour de deux hommes originaires de Miribel, Henri Deschamps et l'imprimeur Agnel qui tira le journal "Franc-Tireur" d'avril 1942 à avril 1944. C'est chez Henri Deschamps que Jean Moulin rencontre les chefs des trois grands mouvements de la Résistance : Henri Frénay, Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Jean-Pierre Lévy pour créer les M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance), préfiguration du C.N.R. (Conseil National de la Résistance) en mai 1943.
En mars 1943, René Greusard est nommé chef départemental des M.U.R. qui constituent en décembre 1943 le Comité Départemental de Libération. Marcel Gagnieux devient le responsable des sections N.A.P. (Noyautage des Administrations Publiques) à caractère civil et le capitaine Henri Petit, qui deviendra le Colonel Romans-Petit, Compagnon de la Libération, prend le commandement des sections militaires, des groupements relevant des M.U.R. (A.S., N.A.P, S.R.) et des Francs Tireurs Partisans.